ECLAIRAGE PAR JAIRA GUEVARA, IMPACT HUB
Lors d’un interview avec John Hartung pour le magazine Market, Felix Stähli, co-fondateur d’Impact Hub Genève Lausanne, et Jaïra Guevara, Coordinatrice de l’Incubateur d’Économie Circulaire en Romandie, ont pu s’exprimer sur les freins qui existent aujourd’hui autour de l’économie circulaire.
LE FREIN PRINCIPAL TOUCHE AU FINANCEMENT DE LA TRANSITION
Toutes nos grandes industries et tout modèle d’affaires linéaire – y compris les industries pétrolières (qui représentent une part gigantesque de l’économie mondiale), mais aussi automobile aéronautique et de production de plastique ou de caoutchouc – peuvent devenir circulaires. Les résistances se font également sentir au niveau des entreprises qui vendent des véhicules. Il leur faudra environ 15 ans pour adapter leurs services comme Michelin l’a fait en vendant dorénavant des kilomètres parcourus plutôt que le pneu en lui-même, et l’État devrait intervenir dans le financement de ces projets, car c’est là que se trouve le carbone!
Le frein principal touche au financement de la transition. Elle doit être subventionnée. Pour obtenir un crédit afin de lancer une entreprise il est aujourd’hui impératif de pouvoir justifier d’une marge de profit, c’est le paramètre premier. Il n’est pas possible de financer la transition nécessaire avec ce vieux mode de fonctionnement, en partie responsable de nos diverses dérives.
Le transfert de connaissances est un autre frein, car nous avons les connaissances pour
changer mais ne sont pas accessibles.
Au niveau éducatif également, ce que nous apprenons à l’université est limité et obsolète. D’ailleurs l’obsolescence programmée est une abomination pour la Planète et le consommateur. Et dans la mesure où nous pensons que l’économie doit être décloisonnée, une partie de notre travail au Hub de Genève consiste à mélanger les entrepreneurs des divers domaines d’activités, afin notamment que les déchets des uns puissent devenir les matières premières des autres, un des principes de l’économie circulaire.
Market n°151, p.20